La peau de La-beau
Eté 2013, au La-beau d’architecture.
Une famille de la région nantaise nous sollicite pour transformer son habitation. La demande consiste à construire une extension de leur salon, mais aussi, par la même occasion à repenser l’organisation de leur rez-de-chaussée.
La typologie de leur maison existante est LA maison par excellence ! Celle que l’on dessine enfant, avec quatre murs un toit-triangle et puis son jardin tout autour, avec une haie et un portail en bois… Vous voyez c’est sûr ! Cette construction si familière à la périphérie de nos villes, le nec-plus-ultra de l’accession à la propriété ! La fameuse maison de lotissement !
Bon, il est faut admettre que depuis quelques années elle a perdu de son prestige ; car contrairement aux dessins d’enfants, elle est accusée d’être toujours la même. Toujours ce crépis beige, toujours son toit à double pente à 45°, et toujours son implantation en milieu de la parcelle.
Au La-beau, on se dit que l’hyper-ordinaire doit surtout être l’objet de la réflexion. Tout est occasion pour mener une petite expérience ! De ce pavillon, transformons une de ses caractéristiques, et observons le résultat.
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La peau de La-beau… la suite !
Avant de partager nos expérimentations, petit rappel des faits.
Il y a quelques temps, La-Beau avait été contacté par une famille de la région nantaise. Elle souhaitait agrandir son salon et réorganiser le rez-de-chaussée. L’existant sur lequel s’appuie le projet d’extension est actuellement une maison dite « de lotissement ».
Si l’équation de départ paraît simple, elle est en réalité chargée d’inconnus. Evidemment, une part importante de ces inconnus concerne la « spatialité » : quelle implantation ? Quelles orientations ? Quelles vues ? Où circuler ? Où s’établir ? etc… Mais si nous pouvions identifier UNE problématique principale, qui conduirait le projet à chacune de ses étapes, une problématique que nous aurions continuellement en tête : qu’elle serait-elle ?
C’est par le fil de la matérialité que nous avons tissé notre questionnement. Après avoir identifié le couple ardoise-crépis comme un élément à déconstruire, nous nous sommes demandé si en agissant sur les matériaux de la façade, nous allions bousculer assez profondément l’apparence de cette maison. Parallèlement, pour mettre en valeur la forme, nous avons cherché à conserver l’aspect iconique de cette maison.
Mais si en théorie nous séparons forme et matérialité, l’exercice concret du métier et la formalisation du projet, nous rappellent vite que la limite entre les deux est floue : la matière peut révéler la forme ou la dissimuler.
En créant une nappe composée d’un unique matériau (2), qui couvre l’ensemble de la maison ; c’est certain, on bouscule l’image de cette maison (1). Mais ne risquons-nous pas, dans le même temps, d’effacer la forme iconique que nous voulions pourtant préserver ?
Un seul changement suffit à la faire réapparaitre : il suffit d’exclure les pignons de la nappe, la forme iconique de la maison réapparait (3), avec même plus de force qu’à l’origine.
Finalement nous avions identifié la mono-matérialité des façades comme problématique directrice, mais la problématique principale apparait comme étant finalement le réglage entre le matériau et la forme qu’il révèle.
mise à jour mai 2017 :
le projet est dorénavant réalisé .. par ici